"Mon travail est au croisement de nombreuses disciplines : science des matériaux, ingénierie des surfaces, biochimie..." Brittany Foley, doctorante.
Projet : Enzyme-assisted mineralization for the design of biomimetic enamel (TOOTHMIMIC)
Axe thématique : Santé, société, industrie
Porteurs de projet et labos : Karim El Kirat (BMBI) et Jessem Landoulsi (LRS)
Après des études d’ingénierie chimique à la Northeastern University de Boston, Brittany Folley travaille pour des entreprises pharmaceutiques dans le cadre de programmes coopératifs. Elle s’installe ensuite en France et valide un master à l’Université de Rennes 1 dans le cadre du programme MaMaSELF (Master in Materials Science Exploring Large-scale Facilities). Brittany travaille sous la direction de Karim El Kirat (BMBI) et Jessem Landoulsi (LRS).
Comment es-tu arrivée dans la recherche en science des matériaux ?
J’ai un bac en génie chimique et j’ai ensuite passé une maîtrise en science des matériaux : j’aimais le lien entre la théorie et les applications en biotechnologie. Je suis vraiment passionnée par l’application de la science au développement de produits thérapeutiques.
Comment s’est passée ton arrivée à Paris ?
Mon intégration s’est déroulée beaucoup plus facilement que je ne l’avais imaginé. Paris a une réputation similaire à celle de New York : des habitants peu amicaux, une ville écrasante, etc. mais j’ai vécu le contraire ! J’ai pris un appartement à la frontière du 13e et du 14e arrondissement et j’ai l’impression de vivre dans un quartier de petite ville : tout le monde est amical, mes voisins m’ont aidé à emménager, les gens discutent joyeusement dans la file d’attente de ma boulangerie, les commerçants du quartier connaissent mon prénom... C’est charmant.
Et malgré la crise sanitaire, comment s’est passée ton intégration dans les laboratoires ?
Mon arrivée au laboratoire a été pour le moins déconcertante vu que j’ai commencé en plein confinement en novembre dernier. À ce moment-là, j’étais surtout soulagée d’avoir le droit d’entrer France en provenant des États-Unis !
Mon travail est réparti entre l’Université de Technologie de Compiègne et Sorbonne Université. Par chance les laboratoires étaient ouverts à Compiègne : j’ai donc pu m’y rendre pour rencontrer mes superviseurs et me familiariser avec les installations et les autres étudiants.
Actuellement, je travaille surtout au LRS de Paris. Je suis principalement présente au labo : mes expériences sont longues et comportent de longues plages d’attente qui m’empêchent de pouvoir travailler chez moi.
Peut-on dire que tu travailles sur un projet de recherche interdisciplinaire ?
Sans aucun doute ! Mon travail est au croisement de nombreuses disciplines : science des matériaux, ingénierie des surfaces, biochimie...
Quelles ont été les premières étapes ?
Nous avons rapidement commencé à mener des expériences et nous avons déjà une importante quantité de données. Je pense que nous avons de bonnes perspectives de publications, mais il faut encore mener des expériences complémentaires pour obtenir une étude solide et éclaircir les quelques zones d’ombre qui demeurent. Je trouve que c’est la partie la plus importante et peut-être la plus difficile du métier de chercheur : mener et finaliser une belle recherche et surtout la partager en veillant à la qualité des publications.
As-tu déjà rencontré des difficultés ?
Pour l’instant, aucun problème technique ! Mes expériences sont cependant très fastidieuses et chronophages. La charge de travail nécessite la coordination de nombreuses taches : en supposant que chaque étape de synthèse se déroule correctement, la caractérisation doit être programmée de manière à être effectuée immédiatement afin qu’il y ait le minimum de temps d’exposition d’un échantillon à l’environnement qui compromette son intégrité. Et parfois, les choses ne se déroulent pas comme prévu, il faut alors encaisser le stress et s’armer de patience.
Je suis passionnée par le développement de produits thérapeutiques.
Culture et confinement : Brittany nous conseille...
-> des séries, des séries, des séries : Le Bureau des Légendes pourrait bien figurer sur ma liste de meilleurs séries de tous les temps et Dix pour cent, hilarant ! et Zone Blanche, une excellente série à suspense