Composantes

Iron Oxides under extreme pressure and temperature condition for planetary interiors

AAP 2021 : Projet doctoral
Axe thématique : 3 - Défis et recherche fondamentale
Porteur de projet : Delphine Cabaret (IMPMC)
Co-porteuse de projet : MarionHarmand (IMPMC)
Doctorante : Juan Pintor

Laboratoire : IMPMC

Iron Oxides under extreme pressure and temperature condition for planetary interiors

Juan Pintor, doctorant

Originaire de la région parisienne, Juan Pintor entame ses études supérieures par une licence de physique à l’Université Paris-Diderot après l'obtention de son baccalauréat scientifique.

En Master de Physique fondamentale, Juan développe un goût prononcé pour les concepts de la mécanique quantique appliqués à l’étude des matériaux. Il se dirige alors vers le M2 Science des Matériaux et Nano-Objets de Sorbonne Université où il étudie avec enthousiasme et passion les bases théoriques de la matière condensée ainsi que ses méthodes d’investigation, expérimentales et théoriques. Son stage de M2 se déroule à l’Institut des Nanosciences de Paris, où il mesure les propriétés optiques d’auto-assemblages de nanoplaquettes semi-conductrices sous forme de chaînes. Il participe notamment à l’amélioration de leur protocole de dépôt.

Fort de ses résultats de Master 2, il est lauréat d’une bourse de doctorat de l’iMat sur un projet de recherche piloté par Delphine Cabaret et Marion Harmand, portant sur les diagrammes de phase d’oxydes de fer aux conditions extrêmes des intérieurs planétaires.

Actuellement en 1ère année de thèse à l’Institut de Minéralogie, Physique des Matériaux et de Cosmochimie, il effectue ses premières expériences sur XFEL (Laser à Électrons libres dans le domaine des rayons X) et développe des outils d’analyse permettant d’extraire des informations sur la structure et les propriétés électroniques des oxydes de fer dans des phases encore inexplorées.

Le projet

L’étude des structures atomiques et électroniques des différentes phases des oxydes de fer est d’une importance considérable pour les intérieurs planétaires. En effet, le fer et l’oxygène sont deux des éléments les plus abondants que l’on retrouve dans les planètes telluriques. Les oxydes de fer jouent un rôle majeur dans la minéralogie du manteau et du noyau des exoplanètes de type Terre et Super-Terre.

Les multiples états d’oxydations du fer  (Fe2+,Fe3+,..) affectent fortement les propriétés physiques des intérieurs planétaires, la formation de roches et minéraux, la spéciation des phases liquides et la différentiation chimique.  Ce projet de thèse a pour but de déterminer les équations d’états, le diagramme de phase et les structures électroniques du FeO jusqu’à des pressions dépassant le Térapascal (intérieurs des Super-Terres). En effet le FeO est un pôle pur de la solution solide ferropericlase (Mg,Fe)O que l’on retrouve dans la majeur partie du manteau terrestre. Comme on peut le voir sur la figure 1, selon les conditions de pressions et de températures, la structure cristallographique du FeO change, et sa structure électronique aussi. Il est l’objet par exemple, d’une transition de spin à partir de 70 GPa et 2000K qui induit le passage d’une phase isolante à métallique[1,2].  L’étude sera menée suivant deux axes:  1) L’utilisation de simulations ab initio permettant de simuler des structures cristallines à hautes pressions et d’obtenir les spectres d’absorptions X et diffractomètres correspondants.  2) L’utilisation de la compression dynamique par laser associée aux rayons X ultra-rapides produits par les laser à électrons libres (EuXFEL en Allemagne, LCLS aux USA, SACLA au Japon,..). Cette approche permettra des observation in-situ des phases et propriétés électroniques à haute pression.

Diagramme de phase du FeO.

Cette technique, schématisée sur la figure 2 consiste à produire un plasma à la surface de l’échantillon grâce à un laser. L’effet fusée résultant de la production de ce plasma va induire une onde choc qui va comprimer l’échantillon lors de sa traversée. Les  pressions obtenues pendant quelques nanosecondes sont largement supérieures à celles atteignables dans les cellules à enclumes de diamant. Le développement des sources de rayons X ultra-rapides ouvre la voie à l’étude des mécanismes de transition de phases et à la relation entre les structure électroniques et atomiques à haute pression [3]. 

[1] Ozawa et al. Phase Transition of FeO and Stratification in Earth’s Outer Core. Science.vol 334,issue6057,pp.792-794 (2011).
[2] Coppari, F., Smith, R.F., Wang, J. et al. Implications of the iron oxide phase transition on the interiors of rocky exoplanets. Nat. Geosci. 14, 121–126 (2021).
[3] Lindroth et al. Challenges and opportunities in attosecond and XFEL science. Nat Rev Phys 1, 107–111 (2019).