"J’aime avoir en main toutes les clés pour caractériser mes matériaux." Adeline Blot
Entretien réalisé en mars 2021
Projet : Design of heterostructured photoelectrodes for water splitting
Axe thématique : Énergie, environnement et durabilité
Porteurs de projet : Olivier Duruphty (LCMCP)
Co-porteuse de projet : Christel Laberty-Robert (LCMCP)
Pourquoi as-tu choisi la science des matériaux dans ton cursus ?
Très intéressée en licence par la chimie inorganique et l’explication des différentes couleurs de minéraux, j’ai découvert le domaine des matériaux inorganique. De façon plus large en poursuivant mon cursus, j’ai été fascinée, par les possibilités de créer une infinité de matériaux fonctionnels à l’échelle nanométrique et leur vaste champ d’application.
Quelles sont les premières avancées dans ton projet ? des difficultés ?
Les premières avancées de mon projet concernent l’optimisation de méthodes de synthèse afin de contrôler la taille de mes particules de BiVO4 pour mes futures électrodes.
J’ai découvert en revanche plusieurs logiciels pour ma thèse que je n’avais jamais utilisé auparavant et sur lesquels nous sommes peu formés, alors la prise en main demande plus de temps.
Et finalement, la situation sanitaire implique des restrictions au niveaux des horaires du laboratoire ou au niveau des présences qui nécessitent beaucoup plus d’anticipation, par exemple au niveau du planning de réservation d’instruments.
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Originaire de la Nièvre, Adeline valide un bac scientifique au lycée St-Louis-St-Clément de Viry-Châtillon. Attirée par l’aspect expérimentale de la physique-chimie elle obtient une licence de Chimie au sein de l’Université de Paris – campus Diderot et se spécialise en chimie minérale et chimie de l’environnement.
Adeline effectue en 3ème année, un stage au sein de l’Institut de physique du Globe de Paris sur la mise en place d’un protocole d’extraction par phase solide de matière organique dissoute de rivière. Cette expérience en chimie pour l’environnement lui donne la conviction que la compréhension et l’analyse priment sur la mise en œuvre de solutions dans ce domaine.
Elle poursuit sa formation de 2018 à 2020 dans le master Frontiers In Chemistry – Itinerary Chemistry for Nanosciences and Energy de l’Université de Paris et se spécialise dans le domaine des nanomatériaux, en électrochimie et sur des techniques de caractérisation. Elle réalise un stage à Saint-Gobain Research Paris sur la mise en place d’un protocole de caractérisation des espèces hydrogénées Si-OH, H2O en surface du verre « float » puis un stage au sein du laboratoire ITODYS de l’Université de Paris sur l’étude de stratégies de synthèse de nanostructures Co@MOF utilisant l’oxyde de surface natif des nanoparticules de Cobalt.
Actuellement étudiante en 1ère année de thèse de doctorat au Laboratoire de Chimie de la Matière Condensée de Paris travaille sur ce projet piloté par Olivier Durupthy avec l'objectif de produire de l’énergie tout en minimisant au maximum l’impact environnemental.
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Y a-t-il une forme d’interdisciplinarité dans ton travail actuel ?
Oui, l’élaboration des différentes couches de ma photo-électrode hétérostructurée se situe dans le domaine de la synthèse de nanomatériaux et de la fonctionnalisation de surface, et ses propriétés photoélectrochimiques sont mesurées par voie électrochimique.
Comment s’est passée ton intégration dans les laboratoires malgré la crise sanitaire ?
Je suis entrée au laboratoire au mois d’octobre. J’ai effectué une première visite des lieux en septembre et rencontré quelques personnes, permanents et non permanents. Malgré la crise sanitaire, j’ai été présentée dès les premières semaines à la plupart des équipes dans lesquelles je travaille. Le personnel non permanent, principalement les autres doctorants et post-doctorants, sont bienveillants et curieux, j’ai pu les rencontrer au fûr et à mesure et faire connaissance.
Je travaille le plus souvent en laboratoire pour réaliser mes expériences.
Et ton rythme de travail ?
Je travaille le plus souvent en laboratoire pour réaliser mes expériences qui peuvent durer plusieurs jours et caractériser mes échantillons. Curieuse de déterminer le produit de mes synthèses et les performances de mes électrodes, j’aime avoir en main toutes les clés pour caractériser mes matériaux. Parallèlement, je suis chargée de mission d’enseignement en chimie générale et en matériaux.
Comment se passe ton quotidien à Paris ou sa banlieue ?
Les possibilités de sorties sont très limitées, mais j’habite en région parisienne depuis longtemps donc le plus compliqué, comme pour tout le monde, c’est la fermeture de tous les espaces culturels, de divertissement, etc.
Ses conseils "culture, détente et confinement"
- le concerto pour violon The Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams
- la série (pour se détendre !) Brooklyn Nine Nine
- la série animée Violet Evergarden
