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"Mon projet demande énormément de manipulation et un gros travail de simulation." Charlie Kersuzan

Charlie Kersuzan partage sa recherche entre l’Institut des NanoSciences de Paris et le Laboratoire de Physique et d’Etude des Matériaux.

Comment as-tu pris connaissance du projet ?
Pendant ma préparation à l’agrégation, j’ai voulu chercher un projet de thèse, découvrir la recherche universitaire et me donner les moyens de choisir entre les deux carrières. J’ai alors contacté Alexandra Fragola du LPEM, encadrante de mon stage de M2. Deux équipes m’ont proposé leur sujet dont l’un était co-encadré par Agnès Maître, responsable de la prépa au concours. Connaissant l’importance de l’équipe dans un travail de thèse, j’ai sauté sur l’occasion de collaborer avec elle, d’autant que ce sujet m’intéressait particulièrement : la détection biologique par mode de galerie.

Pourquoi cet intérêt ?
Ce qui me plait, c’est que le sujet est fortement interdisciplinaire : il demande énormément de manipulations, tant en chimie qu’en physique et il nécessite également un gros travail de simulations théoriques. Nous voulons concevoir des cavités à mode de galerie à partir de rien, puis y insérer des nanocristaux de semi-conducteurs. A plus long terme et sûrement au-delà de ma thèse, on pourrait envisager la fabrication de microlasers pour la détection biologique de molécules, d’anticorps ou d’antigènes.

L’avancée de la thèse est très agréable et j’ai régulièrement de nouveaux résultats, je suis très content de mon avancement jusqu’à maintenant.

Charlie Kersuzan

Comment s’est déroulée ta première année ?
J’ai commencé par faire mes premières synthèses de nanocristaux en chimie au LPEM, puis j’ai enchaîné sur la fabrication de mes premières microcavités à mode de galerie par lithographie à l’INSP. Mon objectif était de réaliser des micro-piliers à base de résine SU8, puis d’y insérer des nanocristaux de semi-conducteurs (CdSe/CdS). Après des premiers mois d’optimisation et de renforcement des méthodes d’insertion, j’ai obtenu les premiers spectres d’émission de ces microcavités fluorescentes. J’ai pu observer des modes de galerie : la lumière émise par les nanocristaux est piégée par réflexion totale interne à l’intérieur du micropilier. On observe alors des interférences constructives pour certaines longueur d’ondes, un peu comme dans une cavité Fabry-Pérot… comme dans un laser !

Comment est partagé ton temps de travail ?
Je partage mon temps entre l’INSP à Jussieu ou je m’occupe de la fabrication des micropiliers, et le LPEM à l’EPSCI pour la synthèse des nanocristaux. Je n’ai pas vraiment de programme fixe et les deux labos sont proches : j’alterne plusieurs fois par semaine, en fonction de mes besoins. L’avancée de la thèse est très agréable et j’ai régulièrement de nouveaux résultats, je suis très content de mon avancement jusqu’à maintenant.

Quelles sont tes objectifs aujourd’hui ?
Nous avons atteint un premier objectif en observant ces premiers modes de galerie. Maintenant l’ambition est de les perfectionner en améliorant le facteur de qualité des cavités. A terme, le but est clairement de réussir à fabriquer des microlasers : en excitant les nanocristaux avec un laser pulsé, nous espérons réaliser une inversion de population des électrons pour obtenir une émission laser. Cela permettrait d’avoir une émission intense à une longueur d’onde précise.