Physique & Technique - La photographie couleur interférentielle

Par une élégante application du phénomène d’interférences de l’optique ondulatoire,le procédé photographique inventé par Gabriel Lippmann reproduit fidèlement les couleurs naturelles. Le principe du procédé consiste à former puis enregistrer dans la plaque photographique les ondes stationnaires de chaque couleur captée. Ces ondes stationnaires sont créées par la combinaison des ondes lumineuses incidentes de l’objet photographié avec leurs ondes réfléchies.

Physique & Technique - La photographie couleur interférentielle

Enregistrement de la photographie

Une plaque est composée d’un verre sur lequel est couchée une émulsion photographique contenant des halogénures d’argent en contact avec du mercure liquide. La lumière incidente traverse l’émulsion et se réfléchit sur le mercure qui fait office de miroir. Les ondes incidentes et réfléchies de chaque couleur se combinent et créent des ondes stationnaires dans l’émulsion.

L’onde stationnaire d’une couleur est composée de ventres et de nœuds régulièrement espacés :
ces espacements d’une demi longueur d’onde sont spécifiques pour chaque onde et donc pour chaque couleur.

Exposition et développement

Au cours de la prise de vue, des germes d’argent métallique se forment par réduction des halogénures d’argent sous l’action de la lumière. Ces germes d’argent apparaissent préférentiellement au niveau des ventres de l’onde stationnaire, là où l’énergie de l’onde est maximale.

En passant dans un bain de développement, ces germes deviennent de plus gros agrégats d’argent métallique qui forment des plans réguliers.
L’espacement entre ces agrégats dépend de la longueur d’onde de l’onde stationnaire produite et code ainsi la couleur captée en chaque point de la plaque photographique.

Visualisation de la photographie

Pour une bonne visualisation, il faut ajouter sur la plaque photographique un fond sombre sous forme de vernis ou de papier noir et un prisme apposé sur la couche image.

Pour voir l’image enregistrée, l’observateur doit regarder la plaque photographique à la lumière naturelle. Les couleurs sont alors restituées par la diffusion de la lumière dans le réseau créé par les agrégats : la lumière est filtrée par l’espacement régulier des grains d’argent qui reproduisent fidèlement l’onde de la couleur enregistrée en chaque point de la plaque.

Lorsque la plaque photographique est éclairée avec une lumière blanche, nous percevons
une image aux couleurs identiques à celles de l’objet photographié.